Énergie : une année compliquée pour les particuliers

Depuis la fin du mois de septembre 2021, le Premier ministre a été obligé de geler les prix réglementés du gaz. Il a aussi été contraint de plafonner la prochaine augmentation des tarifs de l’électricité à 4 % au moyen d’une réduction de la fiscalité. La question maintenant est : qu’est-ce qui nous attend pour cette année 2022 ?
Va-t-on assister à une vague de faillites ?
Dans l’Hexagone, Hydroption, un fournisseur d’énergie, s’est déjà déclaré en faillite le mois de septembre dernier. Son homologue Bulb Energy est, lui aussi, en situation difficile étant donné qu’il s’est dit « insolvable » au Royaume-Uni. Il suggère ses prestations en France, aux États-Unis et en Espagne, mais par le biais « des sociétés séparées ». Selon lui, ses dernières ne sont pas affectées d’une manière directe par la situation outre-Manche. Pour le moment donc, la vague de faillites remarquée dans les autres pays est un peu limitée.
Pour rappel, certains acteurs (Alterna, Vattenfall, Plüm…) ont déjà stoppé la recherche de nouveaux clients. Leclerc énergies, de son côté, a été obligé d’arrêter son activité pour ses 140 000 abonnés. Cette situation a beaucoup d’impact pour ne citer que la réduction des offres au niveau du Médiateur national de l’énergie. Celui-ci affirme qu’il n’enregistrait que 60 propositions le mois de décembre contre 94 en août.
Méfiez-vous des modifications de contrats
En novembre, CLCV a dénoncé en justice les agissements de certains fournisseurs d’énergies (Ovo Energy, ekWateur…). Selon l’association de défense des consommateurs, ces derniers trompent leurs clients avec leurs pratiques commerciales. Sans l’accord des clients, ils modifient une offre indexée sur le prix réglementé de vente en une proposition indexée sur les fluctuations du marché de gros. À cause de cela, une augmentation du tarif d’environ 30 % a été enregistrée.
D’autres acteurs dans le domaine de l’énergie vont sûrement suivre l’augmentation de prix. L’objectif : inciter les clients à se tourner vers d’autres fournisseurs et ainsi alléger le nombre d’abonnés. C’est GreenYellow qui a donné le départ début décembre en annonçant une hausse de 15 % par rapport au prix réglementé d’électricité. Cette augmentation a été appliquée dès le début du mois de janvier.
Pourtant, selon le Médiateur de l’énergie, les clients ont des droits. Le changement de contrat (surtout de tarif) doit suivre une règle stricte. Il doit être annoncé d’une manière formelle au minimum un mois à l’avance. Ainsi, l’abonné pourra se tourner vers un autre acteur dans le domaine. N’oubliez donc pas de consulter régulièrement vos mails (y compris les spams) afin de bannir toutes mauvaises surprises. Il est aussi conseillé de lire les avis Engie ou autres fournisseurs avant de s’abonner auprès d’un nouvel acteur.
Les menaces qui pèsent au-dessus des fournisseurs
Pour cette année 2022, les demandes des fournisseurs sont de 160 TWh. Pourtant, seuls 62 % de cette demande (100 TWh) peuvent être attribuées à 42 €/MWh. Pour compléter, ces acteurs dans le domaine de l’énergie doivent donc s’approvisionner sur les marchés à un tarif largement plus élevé (169 €). On peut donc s’attendre à ce que certains fournisseurs déclarent faillite dans les mois à venir, car ils ne parviennent plus à suivre le rythme.
La question qui se pose maintenant est : que doit-on faire si notre fournisseur actuel déclare faillite ? Heureusement que le ministre de l’Énergie a prévu cela en désignant EDF comme étant le dernier recours. Ce fournisseur officie donc d’une manière transitoire et aux tarifs du marché juste le temps que vous puissiez trouver une offre plus adaptée à vos besoins. Vous pouvez ensuite souscrire auprès d’un fournisseur qui propose un meilleur rapport qualité-prix.
Bref, à cause de ces raisons, on peut s’attendre à ce que 2022 soit une année un peu difficile pour les particuliers. Mieux vaut donc toujours se tenir prêt afin d’éviter les mauvaises surprises.